la porte pour bien la mettre en lumière ; puis il appuya ses mains sur ses tempes, comme s’il eût voulu empêcher sa tête d’éclater en face d’un pareil malheur.
— « Oh ! oh ! s’exclama l’avare, prend-on ma maison pour le pilier public, ou bien quelque poète sans renommée a-t-il choisi ma porte pour éditeur ? En ce cas, il me payera une redevance. »
Et San-Ko-Tcheou, tirant de la manche de sa houppelande en peau de mouton râpée jusqu’au cuir une énorme paire de lunettes, se la campa sur le nez.
À mesure que le sens des caractères arrivait à son esprit, le visage de l’avare s’allongeait démesurément comme s’il eût été reflété par une de ces boules en cuivre poli qui ornent les balustrades.
— « Hein ! on m’insulte, murmura-t-il, on me couvre de honte, on me déshonore, moi, un homme vénérable qui ai passé soixante ans et qui mérite le respect ! Avare ! ladre ! et cela parce que je suis pauvre et économe ! »
Les passants, de plus en plus nombreux, s’arrêtaient curieux. San-Ko-Tcheou arracha les affiches et fut sur le point de les jeter dans le ruisseau ; mais