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ISOLINE

trières, elle est élevée d’au moins quarante mètres au-dessus du niveau de la Rance. De là le regard plonge dans la vallée avec une sorte d’ivresse !

Tout en bas, la rivière, comme un ruban d’acier, puis des toits d’ardoises désordonnés qui luisent sous le soleil. Plus près, le haut viaduc que l’on domine encore, franchit en quelques enjambées l’espace qui sépare le faîte des collines ; partout, sur les pentes les bois épais commencent à verdir ; des bourgs, des villages, des creux pleins d’ombre bleuâtre, et à perte de vue des vallons, des prairies, des écroulements de frondaisons rousses.

Gilbert ne s’arrêta pas devant ce tableau qui lui était familier. Il se mit à descendre rapidement le chemin abrupt, qui, tantôt rampe rapide, tantôt escalier taillé dans le roc, descend, avec maints zigzags, de l’esplanade au bord de la Rance.

— « Fou que je suis ! se disait-il en se hâtant, pendant que je fais le cafard et que j’avale des sermons, celle que je cherche est là-bas, dans la cabane de Marie Damont. »