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Page:Gautier - Khou-n-Atonou (Fragments d'un papyrus), 1898.djvu/250

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TOKIO

était en chaussettes, et le gilet, très échancré, découvrait, en guise de plastron, la poitrine velue du Daïmio. Ce grand prince n’avait aucune idée de la chemise empesée ni des souliers vernis, personne ne l’ayant renseigné, et il se croyait très correct. Seuls d’ailleurs les Japonais tout à fait chics qui avaient voyagé en Europe s’aperçurent de l’irrégularité de la tenue, et étouffèrent leurs rires.

Beaucoup de Japonais m’ont raconté quelle peine ils avaient eue à s’habituer aux singularités de notre costume, au carcan du faux-col et surtout au supplice des brodequins. Ils partaient souvent pour une excursion, très fiers de leurs chaussures exotiques ; mais combien piteux ils en revenaient, les pieds meurtris et leurs bottines à la main ! Il y a quelque temps,