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TOKIO

en tâtonnant, du bout de leur long bâton de chêne, avec des mines si impayables. Ce n’est plus guère que dans les faubourgs qu’on entend encore le bruit de leur sifflet donnant deux notes et le chant par lequel ils offrent leurs services, qu’ils tirent si drôlement du fond de leur gorge en avalant le dernier mot :

« Amma-hari ! (Acuponcture !) »

En général, les hommes du peuple accomplissent les tâches les plus rudes, celles que l’on confie d’ordinaire aux bêtes de somme. Ils traînent d’énormes charges et remplacent presque partout le cheval. Aussi sont-ils superbement musclés, sous leur peau de bronze, agiles, souples, d’une force extraordinaire, et c’est vraiment un plaisir artistique de les regarder courir entre les brancards d’un véhicule, s’arc--