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TOKIO

-bouter pour en retenir le poids aux descentes brusques des ponts, ou s’arrêter court, en poussant des cris, pour éviter un obstacle, le tout avec des mouvements harmonieux et sûrs.

Quel contraste de ces hommes si robustes avec les pauvres petits bourgeois japonais, chétifs, minces, anémiques, qui passent à côté d’eux ! Étiolés par la vie sédentaire et les tracas du commerce grandissant, ceux-ci sont, pour la plupart, d’une laideur bizarre qui nous frappe spécialement, nous, étrangers, moins sensibles aux imperfections de nos compatriotes, qui, en revanche, sautent aux yeux du Japonais. En effet, nos grands nez, qu’ils trouvent prodigieux, nos favoris en côtelettes, nos teints enluminés, nos yeux à fleur de tête et nos crânes chauves leur font la même impres-