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Page:Gautier - Khou-n-Atonou (Fragments d'un papyrus), 1898.djvu/258

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TOKIO

sont gâtés par des magasins incombustibles, bâtis sur pilotis et alignés le long des deux rives. Leurs toits, tous pareils, forment un feston ininterrompu d’un effet très monotone.

Beaucoup de barques de pêcheurs animent le canal à cet endroit : elles arrivent d’Awa ou de Kadousa, apportant au marché des poissons encore vivants. Ce marché, ouvert tous les jours, est établi près du pont. On peut y admirer, avant de choisir pour le garde-manger, les monstres marins les plus bizarres et une admirable variété de poissons : le katsuwo, qui est une espèce de maquereau de très grande taille ; le susuk, assez semblable à la truite ; le tai ou dorade ; l’ayu, sorte de saumon à grosse tête et tout rayé d’or ; le shira-uvo qui semble en argent, et d’énormes carpes, des