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TOKIO

pieuvres effrayantes, des crabes, des écrevisses, d’innombrables coquillages. Les étalages, artistement disposés, forment des gammes de couleurs d’une richesse étonnante, des pourpres de rubis, des bleus métalliques, des nuances tendres et nacrées, qui miroitent parmi l’émeraude pâle des algues comestibles, dont les Japonais sont très friands. Il y en a plusieurs espèces, et, parmi les plus estimées : l’amanori, que l’on récolte dans le golfe de Yedo en plantant dans la mer des branches d’arbres qui arrêtent les algues au passage et sur lesquelles elles mûrissent ; l’aramé, qui vient des mers du Sud, et ressemble à du crêpe de Chine noir, et enfin le fameux kobou, ce long ruban de varech couleur de bronze fauve que nous dédaignons ici, et qui, là-bas, très estimé comme légume,