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Page:Gautier - Khou-n-Atonou (Fragments d'un papyrus), 1898.djvu/263

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TOKIO

aux lutteurs. Deux rangées de sacs ovales, remplis de terre, couchés sur le sol, entourent cette place, finement sablée, et une toiture posée sur quatre poteaux l’abrite de la pluie ou du soleil. L’arrivée des lutteurs par l’allée ménagée entre les spectateurs est ce qu’il y a de plus amusant. Ils s’avancent à la file, une douzaine au moins, énormes, géants, par rapport aux autres Japonais, gras, pansus, ventrus, étonnants. Leurs cheveux, tordus en corde, forment sur leur tête un petit toupet, et ils n’ont d’autre costume qu’un tablier dont la frange leur caresse les pieds. Mais ces tabliers sont des merveilles ; en soie, en satin, en velours, on y voit brodés des dragons d’or, des aigles, des tigres, toutes sortes de choses, et souvent ces broderies sont des chefs-d’œuvre.