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TOKIO

de bibelots charmants, de poupées en grande toilette : c’est une kermesse des plus animées, avec ses saltimbanques, ses théâtres, ses devins, toutes sortes de choses réjouissantes. Au milieu de tout cela, une foule gaie et rieuse, en habits de fête, circule et bourdonne. L’élément féminin domine, et l’on voit là des Japonaises charmantes, toutes pareilles à celles des images et des paravents. Elles marchent gentiment, les pieds un peu tournés en dedans, parce qu’on leur a, dès leur enfance, serré les hanches dans des bandes d’étoffes pour les rendre étroites, ce qui est une beauté. Leurs grands chignons, très compliqués, reluisent comme s’ils étaient vernis, et des fleurs de toutes couleurs, mêlées de brindilles d’argent et d’or, de houppes et de pompons, montées sur des épingles, y sont