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TOKIO

colonnes rondes, peintes en rouge, dont les chapiteaux vont se perdre dans la pénombre du plafond. Au fond, l’autel apparaît en un chaud miroitement d’or et de lueurs. Des Bouddhas géants, en bois doré, les yeux mi-clos, sourient à demi, aperçus confusément derrière le grand store qui pend devant eux — un treillis de fer ouvragé en dentelles, — et environnés de bannières, de lanternes, de lampes, de bouquets de fleurs magnifiques en métal doré.

Dans un gigantesque brûle-parfums de bronze, dont le couvercle ajouré est orné des signes du zodiaque, et terminé par un lion chimérique, chaque fidèle jette des baguettes odorantes. De minces tiges de fumée bleue jaillissent entre les jours, montent, montent, en oscillant, et s’épa-