Page:Gautier - Khou-n-Atonou (Fragments d'un papyrus), 1898.djvu/293

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
281
TOKIO

le regard, tout de suite, est pris, fixé, au-dessus de tout cela, par l’extraordinaire montagne, dont je ne vous ai pas assez parlé : la surprise, la merveille, l’unique Fousi-Yama ! Il apparaît, là-bas vers le sud-ouest, gigantesque cône solitaire, très haut, pâle et rosé, avec des ombres bleues qui lui font comme des rides. La base baigne dans des brumes, et il a l’air ainsi d’être suspendu, porté par des nuées.

Depuis des siècles, depuis que leurs yeux se sont ouverts en face de lui, les Japonais sont extasiés devant leur volcan. Nous connaissons tous sa silhouette, qu’ils reproduisent continuellement en laque, en broderie, en peinture. Le grand Hokousaï, à lui seul, l’a dessiné cent fois dans un album en plusieurs volumes, et il a inspiré aux poètes d’innombrables outas.