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TOKIO

un peu plus loin un espace vide entouré de quelques sapins et de chapelles funéraires : c’est un lieu très affreux et très redouté, au-dessus duquel des corbeaux tournoient : la place des exécutions capitales.

De ce même côté de l’eau, tout à fait dans le lointain, apparaît, au milieu de rizières et de plaines, une vaste enceinte bordée de fossés : c’est le Yosivara, le Champ des Roseaux, où d’innombrables beautés habitent, le rendez-vous ordinaire de la jeunesse galante de la ville. Mais, à l’occasion de la fête des Cerisiers ou de la fête des Lanternes, on va, le soir, en famille, admirer ces belles impures, exposées sous le feu des lumières, derrière de fins barreaux de bambou doré, aussi pâles, aussi immobiles que les I-ki-nine-gnio de tout à l’heure, mais plus redoutables, car, un