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Page:Gautier - Khou-n-Atonou (Fragments d'un papyrus), 1898.djvu/304

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TOKIO

la grande montagne, et je la regarde de nouveau. Elle monte toujours vers le ciel, majestueuse, immuable et splendide. Cependant le soleil l’empourpre, l’ensanglante, et elle a l’air comme irrité, menaçant. De minces jets de fumée sortent de ses flancs. Le volcan sommeille, il n’est pas mort. Bien souvent des frissons terribles secouent le sol : tout s’écroule dans la ville sur des milliers de victimes.

Le tremblement de terre, c’est le fléau de ce beau pays : c’est à cause de lui que l’on construit ces petites maisons basses, en bois souples, ces murailles trapues, inclinées en dedans.

Et je ne peux m’empêcher de penser que c’est peut-être le Fousi-Yama qui punira un jour les Japonais de leur dédain du passé, de leurs innovations