vestes et en guêtres noires, passementées de rouge, en fustanelles plissées, qui dansèrent, en faisant des contorsions terribles, un pas guerrier de leur pays. Leurs tempes rasées, leurs béguins blancs surmontés d’un petit rond rouge semblable à une croûte de pâté, leurs grandes moustaches, leurs yeux hagards leur donnaient une mine farouche et truculente « très-horrifique, » comme dirait Rabelais. Sans vouloir entacher ici leur moralité, je dois dire qu’ils avaient l’air de parfaits scélérats.
Le cabaret de Franc devient ainsi un lieu de délices dont la renommé parvient jusqu’au shah de Perse, qui arrive avec sa suite. Les Persans jouent dans l’art dramatique turc le même rôle que les Anglais dans nos vaudevilles. Leur accent emphatique, leur gravité raide, leur costume bizarre sont parodiés avec une verve intarissable.
Le shah plie sous le poids d’un turban pharamineux allongé en mître et entouré d’un chale à replis multiples. Il porte une robe jaune à palmes de cachemire, sanglée d’un