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Page:Gautier - L’Orient, tome 1, Charpentier-Fasquelle, 1893.djvu/121

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EXCURSION EN GRÈCE.

dore ces sortes de figures dont la couleur ne diffère pas de celle des portions ordinairement voilées du corps, et que rien ne paraît avoir défloré, pas même le contact de l’air, et je les préfère aux transparences les plus opalines, aux blancheurs les plus lactées des neigeuses filles du Nord. Sa bouche présentait cette moue arquée en dedans, ce vague demi-sourire qui donne aux lèvres des sphinx un attrait si mystérieux, et l’ensemble de sa tête formait un tout étrange et charmant, dont chaque détail, bien qu’entrevu une minute, se grava ineffaçablement dans ma mémoire. Quelqu’un sortit subitement des profondeurs de la cabine sa tête emmitouflée encore des foulards nocturnes, et posa pesamment sur le pont son pied chancelant de sommeil ; à ce bruit, la jeune femme fit un mouvement de biche surprise, et la petite main rejoignit les plis du voile, qui ne se rouvrit plus, à mon grand regret.

Je me demandai en moi-même si je n’avais pas commis une sorte d’indélicatesse en dérobant à cette jeune femme un aspect de