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EXCURSION EN GRÈCE.

Plus loin, ayant à ses pieds un tas de masures et de bicoques formant la Setiniah des Turcs, l’Acropole montrait son flanc taillé à pic, et découpait avec une fermeté incroyable d’arêtes son diadème mural de temples sur l’air transparent et léger du ciel attique le plus pur qui soit au monde. Une lumière aveuglante inondait d’or et d’argent tous les pauvres détails, toutes les mesquineries du temps présent, et les cachait sous un voile radieux.

Sans prendre le temps de faire monter mon bagage dans ma chambre, j’aurais voulu courir tout de suite au Parthénon, si un domestique ganté et cravaté de blanc ne m’eût fait observer qu’il fallait une permission que, du reste, on ne refuse jamais. Force me fut donc de modérer mon impatience et de me laisser conduire au fond d’un jardin plein de myrtes, de lauriers-roses et de grenadiers, jusqu’au logis que je devais occuper, et des fenêtres duquel on découvrait, ô bonheur ! le sommet de l’Acropole et quelques colonnes du Parthénon !