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L’ORIENT.

les comédies de Ménandre et d’Aristophane, ces chefs-d’œuvre du génie humain ! — Au-dessus des excavations circulaires qui marquent la place des gradins, s’élèvent les deux sveltes colonnes du monument choragique ; un peu plus loin se présentent les murailles massives, les forts piliers et les lourds arcs romains du théâtre d’Hérode Atticus ; vu à distance avec ses trois étages d’arcades, dont plusieurs sont rompues, il rappelle un aqueduc démantelé. Un fouillis de blocs de pierres bousculés, entre lesquels poussent des mauves et des orties qui trouvent là un peu d’humidité et d’ombre, et des masses de constructions effondrées se hérissent maintenant en amas désordonnés aux places où s’asseyaient autrefois les spectateurs. Cette ruine d’une architecture sévère et robuste, qu’on admirerait partout ailleurs, semble presque barbare à côté du Parthénon : le théâtre d’Hérode Atticus est bâti en pierres, ce qui convient à ses formes pesantes ; ou, s’il était revêtu de plaques de marbre, il n’en reste aucun vestige. Probablement des statues