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EXCURSION EN GRÈCE.

ornaient les espèces de niches ménagées dans le vide des arcades. Mais passons.

Une porte de bois vermoulu, gardée par un vétéran, ferme l’enceinte de l’Acropole ; il accompagne les visiteurs, et quand on pense aux déprédations que commettraient sans cette surveillance une foule de touristes : vandales, lords Elgin au petit pied, on se résigne aisément à ce petit ennui. Ce vétéran habite une maisonnette dont les murs forment une mosaïque incohérente de fragments antiques ; jamais plus riches matériaux n’ont servi à une plus chétive demeure.

Un sentier longeant les substructions qui supportent le temple de la Victoire Aptère, vous conduit, en quelques pas, au pied des Propylées, dont le temps, les bombes, les boulets, le feu du ciel, l’explosion de la poudre, les dégradations des Barbares ont pu mutiler, mais non altérer l’indestructible beauté. L’œuvre de Mnésiclès, après tant de désastres, enchante encore les yeux, et élève l’âme jusqu’aux plus hautes régions de l’art.

Il faut gravir, pour arriver aux Propylées,