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CHINOIS ET RUSSES

À L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS, 1867

La Chine a son pavillon dans le parc de l’Exposition universelle. Depuis la prise de Pékin, l’empire du Milieu n’est plus un pays aussi chimérique qu’autrefois ; il passe du rêve à la réalité. On commence à ne plus croire que le ciel y soit en laque rouge ou noire sur lequel se découpent des arbres d’or et volent des grues aux ailes argentées, au-dessus d’un sol composé uniquement de kaolin. On admet que la Chine n’est pas peuplée exclusivement de poussahs aux yeux obliques, au sourire béat, hochant la tête quand le vent agite les sonnettes aux angles des toits retroussés en sabot, de femmes en porcelaine chancelant sur leurs petits pieds, et de mandarins ventrus célébrant la fleur du pêcher ou les