d’une galerie de tableaux. Ces anges seront des Amours, cette Vierge une Vénus, ces saintes des Grâces. La piété des Italiens est toute de surface. Une madone mal peinte aura peu d’adorateurs ; les saints vieux et barbus ne font pas fortune auprès des femmes. Le Saint-Michel du Guide, à Rome, est célèbre par les passions qu’il a inspirées. La plus petite église de Venise est riche en tableaux de grands maîtres. Paul Véronèse, Tintoret, Titien, le vieux Palma, le Fiamingo, le cavalier Liberi, Allessandro, Tarchi, Aliense, Malombra, Giovanni Bellino, Diamantini, Giambatista da Conegliano, ont tous, plus ou moins, contribué à embellir de leur pinceau les dômes, les stanze, les scuole, les cloîtres, les palais et les chapelles. Les sculpteurs ne sont pas non plus restés en arrière. Andréa Riccio de Padoue, Sansovino, Alessandro Vittoria, Bartolomeo Bono, Danèse, Nicolo dei Conti, et cent autres, ont couvert de statues et de bas-reliefs tous les monuments publics.
Il y a à Venise cinq cents ponts : celui de