Page:Gautier - L’Orient, tome 1, Charpentier-Fasquelle, 1893.djvu/301

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
289
ACROBATES ET SALTIMBANQUES ORIENTAUX.

dit de l’autre côté, ronflant et tournant toujours.

Le premier jongleur revint et fit le tour des papillons. Il dirigeait et soutenait avec le vent de son éventail un morceau de papier blanc plié de manière à former deux ailes. À ce papillon s’en joignit bientôt un autre, et on les vit se suivre et se chercher, l’un volant haut et l’autre bas, comme ces étincelles blanches qui se lutinent au printemps dans les jardins. Les deux papillons se fixèrent sur un bouquet, et bientôt le jongleur fut entouré d’une nuée de flocons blancs.

L’exercice du bambou vertical est vraiment effrayant. Un gymnaste japonais monte jusqu’aux frises du théâtre, à cinquante ou soixante pieds, par des cordages de soie, se suspend la tête en bas, tenant un trapèze et des perches en bambou qui servent à l’ascension et aux tours d’un jeune homme et d’un enfant d’une force extraordinaire. Au milieu de leurs exercices, ils se laissent couler jusqu’au bout de leurs fils, croisent les jambes à l’orientale, reprennent