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L’ORIENT.

Sous une vitrine resplendissent à deux pas de là d’incalculables richesses : ni le souterrain d’Aladin, ni le puits d’Aboulcasem, ni le trésor d’Haaroun-al-Raschid avec son paon de pierreries, son arbre d’or, ses masses d’ambre jaune et son éléphant de cristal de roche, n’ont contenu plus de merveilles. Le Durrial-Noor forme le centre d’une constellation de diamants montés en bracelet. Son nom de mer de lumière est des plus mérités, il fulgure d’un éclat sans rival. Quelle reine, quelle Impéria ne rêverait pas pour son bras d’albâtre ce volcan de lumière ? Ces deux cent vingt-quatre perles d’un orient parfait, aussi grosses que celle fondue par Cléopâtre à son souper, au collier de quelle Néréide de l’océan Pacifique le plongeur intrépide les a-t-il arrachées sous des voûtes d’algues marines et de corail ? Quel est cet énorme joyau, ce lingot d’or qui le disputerait à celui de la loterie parisienne ? C’est une selle : mais, comme l’or massif a paru trop vil, on l’a fait disparaître sous une croûte de diamants, d’émeraudes et de rubis, médiocre