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L’INDE.

magnificence à côté de cette robe de perles et de cette ceinture d’émeraudes d’un chef sycke.

Une robe de perles, entièrement de perles, nous ne connaissons que la vierge de Tolède qui en ait une semblable dans sa garde-robe de Notre-Dame ; encore dit-on qu’elle a été apportée du ciel par les anges. Quant à ces diadèmes, à ces plaques bosselées de boules de filigrane, à ces ornements en fil d’argent, à ces lutchkas émaillés, à ces chaînes, à ces guirlandes d’or et de pierres, ce n’est pas la peine d’en parler. Remarquons seulement, bizarrerie locale parmi tout ce luxe, ce bracelet tissé en cils d’éléphant.

Qui l’aurait cru ? l’éléphant a les cils les plus beaux, les plus longs, les plus soyeux du monde. Nous notons avec joie ce terme de comparaison nouveau aux jeunes poëtes qui font pour leurs maîtresses des orientales à la façon de Victor Hugo, de Ruckert ou de Freiligrath.

Vous vous croyez quitte maintenant avec les pierreries. Nullement, car des joyaux vous