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L’ORIENT.

sueur perler à vos tempes comme si vous veniez effectivement de débarquer à Port-Saïd de quelque bateau des Messageries impériales. Le voyage n’a pas été long à faire.

Dans le coin à droite, car le panorama n’est pas complètement circulaire, on aperçoit Port-Saïd et les eaux de la Méditerranée qui s’azurent à l’horizon ; plus à gauche s’étalent les flaques du lac Menzaleh, bordées de languettes de sables et tachetées d’îlots, se prolongeant sur la côte d’Afrique. On distingue les chantiers du port, les blocs de béton qui sèchent au soleil en attendant d’être immergés, les voiles blanches dans le bassin du commerce et, de l’autre côté du canal qui s’ouvre dans la mer, à Port-Saïd même, les habitations de la ville rangées parallèlement au rivage. Le lac Menzaleh enveloppe le canal qui le traverse entre ses deux berges faites de la terre retirée des excavations. Un canal franchissant une lagune comme entre deux murailles, cela est assez bizarre et n’est pas une des moindres curiosités de ce gigantesque ouvrage. Il en est ainsi sur une longueur