toir aux nomades, est peuplée de jolies femmes venues des tribus sahariennes pour chercher fortune. L’indulgence de l’Orient a des appellations charmantes pour déguiser l’industrie véritable de ces beautés faciles auxquelles la danse sert de prétexte.
On voulut donner une fête à nos voyageurs, et l’on alla réveiller quelques danseuses au village. — Laissons M. Fromentin dessiner et peindre lui-même cette fête d’un pittoresque fantastique :
« Au bout d’une heure d’attente, nous vîmes un feu, comme une étoile plus rouge que les autres, se mouvoir dans les ténèbres, à hauteur du village ; puis le son languissant de la flûte arabe descendit à travers la nuit tranquille, et vint nous apprendre que la fête approchait.
« Cinq ou six musiciens, armés de tambourins, autant de femmes voilées, escortées d’un grand nombre d’Arabes qui s’invitaient d’eux-mêmes au divertissement, apparurent enfin au milieu de nos feux, formèrent un grand cercle, et le bal commença.