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L’ORIENT.

tandis qu’un autre faisait les gestes. Le poëte Ramalingam n’a pour lyre que deux petites cymbales d’airain assez semblables à des castagnettes, qu’il frappe l’une contre l’autre pour marquer la mesure. Cette musique, tout à fait primitive, est soutenue par le chalumeau de Savaranim et le tam de Deveneyagorn ; cette flûte, composée d’un morceau de bambou, est jointe avec de la cire comme la flûte d’un berger arcadien, et rien ne vous empêche de prendre Savaranim pour un des pasteurs de Théocrite. Il y a six trous à cette flûte ; mais ils sont bouchés, nous ne savons pas pourquoi, de sorte qu’elle ne donne qu’une seule note, ce qui restreint beaucoup la mélodie. Le tam de Deveneyagorn est fait de peau de riz tendue fortement ; c’est la forme de notre tambourin ; on en joue avec les doigts, au lieu de se servir de baguettes comme chez nous. Sur le milieu de la peau est tracé un rond noir ; cette couleur est fabriquée avec du riz brûlé, et se renouvelle comme le blanc d’une buffleterie ou le bleu d’une queue de billard.