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L’ORIENT.

de poëtes persans, on sait les noms de Firdousi, de Saâdi, de Hafiz, que nous écrivons à l’européenne ; mais Kèyam n’a pas eu cette bonne fortune ; il est très-difficile à traduire, et M. J.-B. Nicolas, malgré sa science profonde des langues orientales, avoue avec une louable modestie qu’il aurait regardé cette tâche comme au-dessus de ses forces sans la gracieuse coopération et les précieux avis de Hassan-Ali-Kan, ministre plénipotentiaire de Perse près la cour des Tuileries. Pour la révision du style et la correction des épreuves, il s’est encore adjoint madame Blanchecotte, et l’ouvrage est maintenant aussi parfait que possible.

Le véritable nom de Kèyam était Omar : il avait pris par humilité ce surnom, qui signifie en persan « faiseur de tentes », lorsqu’il aurait pu, comme ses confrères, s’appeler le Céleste, le Bienheureux, le Lumineux, le Conservateur. Il naquit près de Néchapour, dans le Khoraçan, et vint compléter ses études, vers l’an 1042 de l’ère chrétienne, au célèbre mèdrèsseh de cette ville, qui avait la