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LA PERSE.

des curiosités exquises. De larges portières pendent aux arcades, ce sont des rideaux de Perse ; — quoi de plus simple ? n’est-ce pas de Perse que venaient ces toiles imprimées de couleurs éclatantes, grands bouquets, ramages extravagants, dont on fait un si grand usage pour la tenture des boudoirs et des chambres à coucher ? Celles de l’Exposition sont bizarres ; elles ont une bordure de petits soldats d’un dessin naïf comme les bonshommes coloriés qui servent aux armées des petits enfants, et sur le fond de l’étoffe se battent des monstres fantastiques figurant sans doute la lutte des Dervands et des Amschapands, les uns rouges, les autres verts et de la difformité la plus baroque. Cela fait, en somme, une charmante tapisserie du meilleur effet décoratif.

Au milieu du salon, sur une table d’ébène, protégés par une vitrine, s’offrent à l’admiration des coffrets incrustés et niellés avec un goût merveilleux, à côté de plaques destinées à la reliure des ouvrages précieux et d’étuis à renfermer les calams et tout le menu ma-