Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/170

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— J’en ai l’espoir et le pressentiment, dit Fidé-Yori.

— Alors elle est certainement à cette fête. Quelle est la jeune fille qui sera restée chez elle aujourd’hui ?

— J’ai pensé comme toi, ami, dit le siogoun ; c’est pourquoi je suis ici.

— Voyons, trace-moi en quelques mots le portrait de celle que tu aimes, dit Nagato, afin que je puisse te servir dans tes recherches.

— Elle est pleine d’une grâce exquise, petite, les yeux très-grands, elle a l’air d’une enfant ; son sourire est une fleur pleine de rosée.

— Le portrait manque un peu de précision, dit Ivakoura en souriant. N’importe, cherchons ; tu es là pour rectifier les erreurs que je commettrai.

Ils ordonnèrent aux bateliers de ramer rapidement et de parcourir toute la partie du fleuve sillonnée par les embarcations illuminées, Le léger bateau se mit à glisser comme une hirondelle. Il allait, venait, courait d’une rive à l’autre sans jamais se heurter aux autres barques. Pas une n’échappait aux regards scrutateurs des deux amis, mais leurs recherches demeuraient infructueuses.

— Elle se nomme Omiti ; tu ne sais rien de plus ? disait Nagato.