Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/234

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fense, s’était efforcé de mettre d’accord les généraux qui se haïssaient mutuellement et ne songeaient qu’à se contrarier les uns les autres. Harounaga surtout lui donnait mille soucis. Il avait interdit à ses soldats de travailler au creusement du fossé autour du château.

— C’est un travail d’esclaves, disait-il, et vous êtes des guerriers.

Les soldats des autres cohortes, ne voulant pas être moins susceptibles que leurs compagnons, refusèrent à leur tour de travailler. De sorte qu’après un mois et demi les enfants pouvaient encore facilement monter et descendre dans le fossé. Nagato fut obligé d’infliger des peines sévères. L’ordre s’établit peu à peu.

Signénari dressa son camp dans la plaine, au nord de la ville. Yoké-Moura s’établit sur la colline nommé Yoka-Yama ; Harounaga, sur celle qui porte le nom de Tchaousi-Yama. Tout le reste des troupes gardait la plage ou était massé dans les forteresses. De plus, Nagato avait chargé Raïden et ses compagnons d’engager tous ceux qui voudraient se battre. Les braves matelots avaient réuni dix mille volontaires.

Ainsi défendue, la ville était difficile à surprendre. Nagato avait l’œil à tout, il avait fait fortifier encore les deux bastions qui se