Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/269

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je t’ordonne d’obéir désormais à notre maître à tous deux et de le servir jusqu’à la mort.

Loo se précipita en sanglotant dans l’escalier obscur du souterrain, les deux femmes le suivirent, puis le siogoun descendit à son tour.

— Adieu ! adieu ! mon ami, mon frère, toi, le plus beau, le plus noble, le plus dévoué de mes sujets ! s’écria-t-il en laissant couler ses larmes.

— Adieu, illustre ami, dit le prince, puisse ton bonheur durer aussi longtemps que ta vie !

Il referma l’entrée du souterrain. Il était seul, enfin. Alors il retourna dans la cour du palais et prit au brasier qui brûlait encore un fragment de bois enflammé, il mit le feu à tous les pavillons princiers, au palais de Fidé-Yori dont il parcourut toutes les salles, puis il gagna la tour des Poissons-d’Or et d’étage en étage alluma l’incendie. Arrivé sur la dernière terrasse, il jeta son tison brûlant et s’accouda à la balustrade de laque rouge de la plate-forme qu’une très-vaste toiture relevée des bords, soutenue par quatre lourds piliers, surmontait.

Le prince regarda vers la mer. La petite barque était déjà à l’embouchure du Yodo--