Elle retomba.
Jusqu’au soir elle demeura sans mouvement, sans parole, le regard fixé sur le même point du plancher.
Lorsque la nuit fut tout à fait venue, elle se leva.
— Partons ! dit-elle.
Tika n’objecta rien et marcha devant. Elles traversèrent de nouveau les jardins, longèrent d’autres habitations, des cours ; la jeune fille s’orientait en regardant de temps à autre la grande tour sur laquelle brillait un fanal.
— Tu vois ce pavillon surmonté de deux toitures, on peut les distinguer sur le ciel. C’est là.
— La fenêtre est éclairée, dit Fatkoura, il est là, est-ce bien possible ? vaincu, prisonnier, prêt à mourir.
Elles avancèrent encore.
— Y a-t-il des soldats ? demanda Fatkoura à voix basse.
— Je ne sais, dit Tika, je ne vois personne.
— Si je ne puis lui parler, je jetterai le sabre par cette fenêtre ouverte, devant lui.
Elles marchaient toujours, elles descendaient une petite pente.
Tout à coup Fatkoura se sentit enlacée par un bras vigoureux qui la retint en arrière.
— Encore un pas et tu tombais dans un