On posa un pliant sous la fenêtre de Fatkoura pour le prince de Toza qui voulait assister au supplice.
La malheureuse jeune femme marchait fiévreusement dans sa chambre ; elle s’éloignait de la fenêtre, puis y revenait malgré elle. Ses dents s’entrechoquaient ; une sorte d’horrible impatience l’agitait : elle était épouvantée d’attendre.
Des soldats arrivèrent sur la place, puis des samouraïs, vassaux du prince de Toza.
Ceux-ci se réunirent par groupes et, la main appuyée sur leurs sabres, causèrent à demi-voix ; ils blâmaient tout bas la conduite de leur seigneur.
— Refuser le Hara-Kiri à un des plus nobles parmi les souverains du Japon, je ne peux comprendre cette décision, disait quelqu’un.
— Cela ne s’est jamais vu, disait un autre, même lorsqu’il s’agissait de simples samouraïs comme nous.
— Il veut envoyer la tête du prince de Nagato à Hiéyas.
— Lorsque le prince se serait fait justice lui-même, on pouvait trancher la tête au cadavre secrètement, sans déshonneur pour la mémoire du noble condamné.
— Le seigneur de Toza a sans doute un motif de haine contre Nagato.