Page:Gautier - La Chanson de Roland - 1.djvu/199

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
cxcvij
HISTOIRE D’UN POËME NATIONAL

syllabes qu’en dix ; tel équivalent est plus vrai que tel mot servile. Nous avons donc conservé le principe excellent de la traduction vers par vers ; mais nous n’avons pas voulu de ce lit de Procuste qu’on appelle un vers.

Il nous reste à parler de nos Notes et de ce Glossaire où nous avons introduit tous les mots du Roland, avec leurs qualifications grammaticales, leur étymologie et quelques exemples, quand nous l’avons cru nécessaire.

On nous permettra d’insister sur nos Notes.

Toutes les fois que nous avons modifié le manuscrit original, nous avons fourni, dans nos Notes, le texte de la Bodléienne, qu’il sera par là facile de reconstruire intégralement. C’est là que nous avons aussi donné toutes les variantes utiles empruntées aux autres manuscrits, et nous avons surtout fait usage de ceux dont M. Muller s’est le moins servi. Les rédactions du Roland qui se rencontrent dans les littératures étrangères, ont été également mises à profit. Le lecteur trouvera, dans nos notes, la traduction de la seconde partie de la Karlamagnus’s Saga et de toute la Keiser Karl-Magnus’s Kronike. C’est la première fois que ces œuvres importantes sont traduites en français.

Tous les changements que nous avons adoptés pour faire de notre texte un texte vraiment critique, nous les avons exposés et défendus dans nos Notes. Ce sera leur seconde utilité, et ce n’est peut-être pas la moins considérable. Nous y avons également inséré toutes les Additions que nous avons proposées. Le jour viendra peut-être où, encouragé par la critique, nous oserons les faire entrer dans le corps même de notre texte.

Il faut tout dire : nos notes renferment un errata, et nous espérons qu’on ne jugera point notre Texte critique sans avoir lu cette partie de notre travail. Il serait injuste, en une tâche si difficile, de ne nous tenir compte que des erreurs, et non point de nos corrections[1].

  1. Nous ne pouvons mieux faire que de répéter ici les paroles de M. Brachet, en l’Introduction de son Dictionnaire étymologique, bel et bon livre sorti