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INTRODUCTION

Le reste de nos notes se rapporte à quatre chefs principaux. Dans nos notes historiques, nous avons écrit très-minutieusement l’histoire poétique ou légendaire de tous les héros de notre vieux poëme : pour y parvenir, nous avons dû résumer toutes les Chansons où ils jouent quelque rôle. Si le lecteur consent à lire ces monographies, il connaîtra tous les antécédents, toute la vie des personnages du Roland. Nous osons attirer son attention sur les Notices consacrées à Charlemagne, à Roland, à Olivier, à Turpin, à Naimes, à Ganelon et à Marsile.

Dans nos notes archéologiques, nous avons traité la question des armures chevaleresques à l’époque où le Roland fut écrit ; nous avons essayé, chose plus difficile, d’en tirer quelques conclusions critiques pour fixer la date de notre Chanson.

Dans nos notes philologiques, nous nous sommes proposé d’écrire toute une Grammaire d’après le texte de la Bodléienne. On en rassemblera aisément les éléments épars, et cette grammaire sera peut-être considérée comme un complément utile de notre Glossaire. Dans nos notes juridiques, nous avons exposé les origines germaniques de la procédure employée contre Ganelon, et, dans nos notes géographiques, nous avons cherché à mettre en leur vraie lumière toutes les localités dont notre vieux poëte a prononcé le nom. Nous y avons été singulièrement aidé par notre confrère et ami, M. P. Raymond, dont nous publions un Mémoire inédit.

Tel a été notre travail ; tels sont les éléments de notre œuvre. Nous n’y avons épargné ni notre temps, ni notre peine, ni le reste. Et même nous avons voulu donner à ce poëme si profondément national, si français, si mâle et si fier, la parure d’une beauté matérielle qui, jusqu’à ce jour, lui avait été presque toujours refusée. Les meilleures presses du monde se sont offertes d’elles-mêmes pour la reproduire en caractères splendides qui raviront les yeux et charmeront l’âme. Mais ce n’était pas assez :

    récemment des presses de M. Claye : « Dans un pareil travail, les fautes d’impression ne peuvent manquer d’être nombreuses. » Nous aurons peut-être droit comme lui à l’indulgence du lecteur, en rappelant que chaque vers de notre Roland renferme le plus souvent une ou plusieurs mutations de texte.