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NOTES ET VARIANTES, VERS 2506-2518

une vie nouvelle. Ici commencent d’autres aventures. Perceval, réhabilité et pur, se met à la recherche du bassin d’or et de la lance. Mille obstacles l’arrêtent ; mille séductions le tentent : il en triomphe et arrive de nouveau chez le Roi-Pécheur. Il n’oublie pas cette fois de demander « pourquoi la lance saigne ». On lui répond que c’est celle dont Longus perça le côté du Sauveur sur la croix, et que le bassin d’or est celui où Joseph d’Arimathie a recueilli le sang divin. Le graal guérit toutes blessures et ressuscite les morts ; mais il faut, pour en approcher, être en état de grâce. Perceval donne alors la preuve qu’il est le plus pieux chevalier de la terre, et se met tout aussitôt à la poursuite d’un certain Pertinax, qui a jadis volé au Roi-Pêcheur une épée merveilleuse. Il atteint ce misérable, il le tue. Le Roi-Pécheur abdique alors en sa faveur, et Perceval règne glorieusement pendant sept ans. Mais, au bout de ce temps, il se fait ermite et meurt en odeur de sainteté. Le jour de sa mort, le bassin et la lance furent transportés au ciel. Ils y sont encore et y seront toujours... ═ Telle est l’analyse, très-rapide, de l’œuvre de Chrestien de Troyes, qui, par malheur, est encore inédite. La lance, comme on le voit, y tient une place considérable ; mais la Chanson de Roland est absolument étrangère à toutes ces fables. On voit par là quel abîme sépare les deux Cycles.

Vers 2506. — Il ne s’agit ici que de l’amure ou de la pointe de la lance, mais non pas de la lance elle-même. Or, suivant une tradition ancienne reproduite par Guillaume de Malmesbury (Pertz, X, p. 480), Hugues Capet envoya à Ethelstan, roi d’Angleterre, la lance de Charlemagne. « Elle passait, dit l’écrivain anglais, pour être la même qui fut enfoncée dans le côté du Seigneur par la main du centurion. » Cette citation est de M. G. Paris. (Histoire poétique de Charlemagne, p. 374.) ═ Manuvrer. Mu. V. la note du vers 38.

Vers 2508.Dunet. O. Li nums étant un masculin, il faut, pour le s. s., dunez.

Vers 2509.Baruns. O. D’après notre note du vers 20, il faut barun.

Vers 2511.Gent. O. Lire genz, d’après notre note du vers 611.

Vers 2512.Noit... luisant. O. Pour le cas sujet, il faut noiz et luisanz. (V. la note du vers 611.) Lire nuiz.

Vers 2514. — Lire Olivier, d’après la théorie exposée dans la note du vers 1500.

Vers 2515.Pers, de. Mu. Le manuscrit porte e, que nous avons conservé pour laisser intacte la question de prononciation. On prononçait peut-être : E d’ la franceise gent.

Vers 2516.Qu’en. Le manuscrit offre seulement en. Correction de Mu., d’après les manuscrits de Venise IV et Versailles.

Vers 2518.Guarent. O. Pour le cas sujet, guaranz.