Charlemagne, dans Aye d’Avignon, veut lui-même adouber chevalier Garnier de Nanteuil. Il le nomme son gonfalonier et son sénéchal ; il lui donne Aye, fille d’Antoine, duc d’Avignon. Mais la belle Aye avait déjà été promise par son père à Bérenger, fils de Ganelon. De là les guerres et les aventures qui remplissent le reste de la Chanson.
Dans Gui de Nanteuil, le héros arrive un jour à la cour de Charlemagne et y reçoit le meilleur accueil. L’Empereur va même jusqu’à lui confier le gonfanon royal. Jalousie de la famille de Ganelon ; Hervieu de Lyon ose accuser Gui devant le Roi. Combat singulier entre Gui et Hervieu, qui est vaincu. Mais les traîtres ne se découragent pas et font tomber le « valet de Nanteuil » dans un guet-apens savamment préparé ; Gui se défend en brave ; Hardré, l’un des traîtres, reçoit la mort. Au milieu de tous ces complets odieux, Charlemagne joue le rôle le plus piteux. Il a peur des traîtres, il les caresse, il reçoit leurs présents avec un sourire. À Hervieu il veut donner Églantine ; mais Églantine aime Gui de Nanteuil, et notre héros ne permettra pas qu’elle soit ainsi mariée malgré elle. Dans sa lutte contre Hervieu, il est puissamment secouru par Ganor, second époux d’Aye, sa mère. Les traîtres sont encore une fois battus, et Hervieu est mis à mort. Charlemagne vaincu, lui aussi, dans la personne de ceux qu’il avait la bassesse de protéger, Charlemagne retourne honteusement à Paris ; Gui épouse Églantine et tient la Gascogne de l’Empereur.
C’est sous Charlemagne que se passe l’action de Parise la Duchesse ; mais le grand empereur n’y est d’ailleurs nommé qu’une fois (au 5e vers).
Dans Maugis d’Aigremont, ce cousin des quatre fils Aymon, après avoir couru mille aventures en Sicile et en Espagne, après avoir appris la sorcellerie à Tolède, revient en France, où il défend d’abord un de ses oncles contre Charlemagne, où il défend ensuite l’Empereur contre les Sarrazins.
Charles, dans Amis et Amiles, reçoit les offres de service de ces deux amis incomparables. L’un d’eux, Amis, épouse Lubias, sœur d’Hardré ; l’autre, Amiles, est aimé de Bélissent, fille de l’Empereur. Celle-ci, éhontée comme la plupart des jeunes filles de nos Romans, fait au jeune chevalier les avances les plus odieuses, et va même, à minuit, se coucher impudemment auprès de lui. Mais le traître Hardré n’était pas loin ; il a tout vu ; il dénonce Amiles, qui est très-innocent de ces agressions impures de Bélissent. Un duel est décidé entre le traître et l’accusé. Mais celui-ci n’a pas en vain un ami, un frère comme Amis. « Je me battrai pour toi, » dit ce nouveau Pylade. Il combat Hardré, il le tue, et l’Empereur le prenant pour Amiles, lui donne sa fille Bélissent, avec laquelle Amis garde la chasteté la plus complète. Le reste du Roman est étranger à la légende de Charlemagne.