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REMBALT — RENCESVALS

mot, dans ce sens, s’applique aux choses : Mur ne citet n’i est remés à fraindre, 5. — f. Remaneir en estant signifie « s’arrêter » : Li soleilz est remés en estant, 2459, ou « rester debout » : Tuit li altre sunt remés en estant, 2655.

REMBALT. R. s. m. Nom de celui qui commande, avec Hamon de Galice, la huitième eschele française (Rambaldum ; anc. haut allem. Raginpald, Pott, 233), 3073.

REMEINDRAT. Verbe neutre, 3e p. s. du fut. de remaneir (Remanere-habet), 907, 3665.

REMEINDREIENT. Verbe neutre, 2e p. p. du cond. de remaneir (Remanere-habebant), 598.

REMEINDREIT. Verbe neutre, 3e p. s. du cond. de remaneir (Remanere-habebat), 600.

REMEINDRUM. Verbe neutre, 1re p. p. du fut. de remaneir (Remanere-habemus), 1108.

REMEINT. Verbe neutre, 3e p. s. de l’ind. prés. de remaneir (Remanet), 1696, 3450.

REMEINS. Verbe neutre, 2e p. s. de l’ind. prés. de remaneir (Remanes), 2928. Le scribe, par erreur, a écrit remeinés. Pour les six mots précédents, voyez Remaneir.

REMEMBRANCE. S. s. f. Mémoire, souvenance (Rememorantia) : Repairet loi vigur e remembrance, 3614.

REMEMBRER. Verbe neutre. Inf. prés. Se souvenir (Rememorare) : De vasselage li poüst remembrer, 1182. De plusurs choses à remembrer li prist, 2377. Cf. 1970. — Ind. prés., 3e p. s., remembret : Dunc le remembret des fius e des honurs, 820. Si li remembret de l’ doel, 2983. ═ Verbe réfl. Subj. prés., 1re p. s. : Carles me mandet... que me remembre de la dolur, 489.

REMENDRAS. Verbe neutre, 2e p. s. du fut. de remaneir (Remanere habes), 1985. Voy. Remaneir.

REMUT. Verbe neutre, 3e p. s. du subj. imparf. du verbe remuveir, qui vient de removere : N’avez baron, ki jamais là remut, 779. Le sens est « y aille, y allât ». Cf., dans le manuscrit de Versailles, le vers suivant : Ne vos ait home qui por autre remue, qui traduit le vers 2309 d’Oxford : Ne vos ait hume ki pur altre (s’en) fuiet.

RENC. R. s. m. Rang (haut allem. Hring) : Turpins de Reins en est levet de l’ renc, 264. — Reng, 2192.

RENCESVALS. R. m. Roncevaux, 892, 901, 912, 2225, 2483, 2516. Cf. Rencesval, 2716, et Renceval, 2398. Cette dernière forme est une erreur du scribe. ═ L’étymologie latine est plus que douteuse. À côté de Roscida vallis (vallée humide), il faut étudier Runciœvallis, qui est la forme adoptée par la Chronique de Turpin. M. Hugo Meyer, l’ultrascandinave, voit dans Roncesval la « vallée des épines » dont il est question dans la mythologie du Nord. (V. notre Introduction.) Mais, sans nous arrêter à ces derniers textes, ni au Runcivallis du Roland en vers latins, ni même au Rainchevaux de la Chronique de Tournai, il faut remarquer que, dans les textes les plus autorisés, on trouve un s à l’intérieur de ce mot. Cet s éclate dans notre Rences vals, dans le Runtseval de la Kaiser Karl Magnus’s Kronike, dans le Runzival de la Karlamagnus Saga (z ═ ts), dans le Roncisvalle des poëmes italiens, dans le Roncesvalles des romances espagnoles, jusque dans le Ronscevax du Remaniement de Paris et le Rainscevaus de Philippe Mouskes, etc. etc. ═ Mais personne, jusqu’à ce jour, n’a tenu compte de l’étymologie basque, et nous nous empressons de publier à ce sujet les lignes suivantes de notre ami, M. P. Raymond, archiviste des Basses-Pyrénées. « Dans le pays basque, beaucoup de noms de lieu se terminent par le mot çabal, écrit aussi zabal.