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ROLLANZ — RUNCIN

(Rogat) : Cil l’at traït ki vos en roevet feindre, 1792.

ROLLANZ. S. s. m. (Hruodlandus, dans le texte célèbre d’Éginhard. Nom d’origine germanique. Anc. haut allem. Ruodland. V. Pott, p. 223), 194, etc. etc. etc., et Rollant, 175. — R. s. m. : Rollant, 286, 902, 3775, etc. etc.

ROMAIN. S. p. m. (Romani.) Romain, Puillain e tuit cil de Palerne, 2923.

ROMAIN (seint). Nom de l’église de Blaye, où Charles fait enterrer les trois corps d’Olivier, de Turpin et de Roland (Sanctum-Romanum) : A Seint-Romain, là gisent li baron, 3693. Cette église était célèbre. On y avait enterré, dit-on, le roi Caribert, mort en 567.

ROMAINE. R. s. f. On pourrait lire Romanie, qui se prononçait Romaine. La Romagne (Romaniam.) : Si l’en cunquis... Lumbardie e trestute Romaine, 2326.

ROMAINE. R. s. f. (Romanam.) C’est le nom primitif de l’Oriflamme : Gefreid d’Anjou portet l’orie flambe ; — Seint Piere fut, si aveit num Romaine, — Mais de Munjoie iloec out pris eschange, 3093, 3095. Quelle que soit la valeur rigoureusement historique de ce texte, il est précieux pour les historiens de notre drapeau. On en peut conclure qu’avant l’oriflamme de Saint-Denis, portée devant les rois de France en leur qualité de comtes du Vexin et d’avoués de la célèbre abbaye, il y eut une autre oriflamme portée devant nos empereurs et rois en leur qualité d’avoués de l’Église romaine. (Dans l’Entrée en Espagne, Roland se rappelle le temps où il commandait vint mil chevalier por la glesie romaine, f° 223.) ═ Depuis que nous avons écrit ces lignes, M. Marius Sépet a fait paraître dans la Revue des questions historiques (n° 19) un travail dont les conclusions sont à peu près les mêmes.

ROME. R. s. f. (Romam), 2998. Cf. Rume, 639, 921.

ROSNE. R. s. m. Le Rhône (Rhodanum), 1583.

ROSSILLON. R. s. m. Roussillon, 797. V. Russillun.

RUBESTE. V. le suivant.

RUBOSLL. Adj. r. s. (?) Tere de France, mult estes dulz païs, — Oi desertet à tant rubosll exill, 1862. Il y a là une faute évidente du scribe, et Mü. propose rubeste au lieu de rubosll. L’étymologie est douteuse.

RUES. R. p. f. (Rugas.) Passent X. portes, traversent IIII. punz, — Tutes les rues ù li burgeis estunt, 2691.

RUME. R. s. f. Rome (Romam), 639, 921..., et Rome, 2998.

RUMPRE. Verbe actif. Inf. prés. (Rumpere.) — Quant de Franceis les escheles vit rumpre, 3533. — Ind. prés., 3e p. s., rumpt : L’osberc li rumpt, 1265. 3e p. p., rumpent : El’ plus espès se’s rumpent, 3529. Rumpent cez cengles, 3573. Cf. 3886. — Parf. comp., avec un r. p. m., ad rumput : De sun osberc li ad rumput les pans, 1300, 1558. 3e p. p., avec un r. s. m. : unt rumput, 2079, 2158. — Part. prés. s. s. (avec le sens du part. passé ?) : De sun cervel le temple en est rumpant, 1764. Cet emploi du participe présent est, d’ailleurs, fréquent dans notre ancienne langue, et se retrouve encore dans celle de nos jours. ═ Au passif. Ind. prés., 3e p. s. avec un s. s. m. : est rumput, 1786, 2051, 2102. — Part. passé, s. s. m. : rumput, 1786, 2051, 2102. R. s. m. (?) : rumput, 2079, 2158, et rumpu, 1400. R. s. n. : rumput, 1300, 1558.

RUMUR. R. s. f. Bruit (Rumorem), 758. Le manuscrit porte rimur.

RUNCIN. R. s. m. Cheval de charge (fait sur l’allem. ross) : N’i perdrat ne runcin, ne sumer, 758.