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TRAÏTRE — TRÈS

TRAÏTRE. S. s. m. Traître (Traditor), 201, et, pour l’assonance, traïtur (Traditorem), 1024. — S. p. m. : traïtur (Traditores), 942.

TRAMIST. Verbe act., 3e p. s. du parf. simple. « Transmettre, donner », en parlant des choses ; « envoyer », en parlant des personnes (Transmisit), 90, 967, 1664, 2393. 2e p. p., tramesistes : Dous de voz cuntes à l’ païen tramesistes, 207. — Parf. comp., 3e p. s., avec un r. p. m. : ad tramis, 181. — Fut., 2e p. p. : trametrez, 279. — Subj. prés., 3e p. s., tramette : Deus tut mal de tramette, 1565. — Part. pass., r. p. m. : tramis, 181.

TRAVAILLENT. Verbe act., 3e p. p. de l’ind. prés. « Faire tort, faire du mal » : A lur seignur ki tel cunseill... dunent — Lui e altrui travaillent e cunfundent, 380. — Parf. comp., 3e p. s., avec un r. s., ad traveillet : Par tantes teres ad sun cors traveillet, 540. — Part. pass., s. s. m., traveillet : Karles se dort cum hume traveillet. R. s. : traveillet, 540. ═ Dans ces derniers vers, le sens, comme on le voit, s’est un peu étendu. ═ L’étymologie est très-incertaine : Ferrari et Chevallet proposent Tribulum, Tribulare ; Dochez, Arbaidjan, anc. allem., dont les Espagnols auraient fait trabajar ; Dubois, Transvigilia, Transvigiliare ; Wachter, le kymrique trafod. Et, enfin, l’on a parlé de l’anglais travel. Brachet propose trabaculum, venant de trabes, et signifiant cette machine à quatre piliers entre lesquels les maréchaux attachent les chevaux vicieux pour les ferrer ; d’où « travailler », trabaculare. Au point de vue philologique, cette opinion est la plus probable. Les autres ne supportent pas l’examen.

TRAVER(S) (en). Loc. adverbiale (In trans-verso.) De Val- fuit sunt venuz en traver(s), 3239.

TRAVERSENT. Verbe act., 3e p. p. de l’ind. prés. (Sur transversus, on a fait tranversare, par un procédé fort usuel.) Traversent .IIII. punz, 2590.

TREF. R. s. m. Tente, pavillon (Trabes, au pluriel, a signifié, en bonne latinité, « maison, habitation » ; mais il faut supposer une forme m. ou n. ?) : El’ grant verger fait li Reis tendre un tref, 159. Cf. 671.

TREIS. Nom de nombre indéclinable (Tres), 2875, 3035, 3283. — Sans substantif : Tuit li plusur en sunt dublez en treis, 995...

TRENCHANT. Part. prés., employé adverbialement (?). Jo l’ ocirai à mun espiet trenchant, 867. Cf. 1301. — S. p. : trenchant, 949. — R. p. m. : trenchanz, 554, 2539, et trenchant, 3378. V. le suivant.

TRE[N]CHER. Verbe act., inf. prés. (étymologie inconnue), 57. — Ind. prés., 3e p. s. : trenchet, 1200, 1299, 1327, 3434 ; 3e p. p. : trenchent, 3568. — Parf. simpl., 3e p. s. : trenchat, 732, 1328, 1557, 2701. — Parf. comp., avec un r. s. m. : ad trenchet, 1871, 1903. Avec un r. s. f. : a trenchée, 1374. — Part. pass., r. s. m. ou n. : trenchet, 1512, 1871, 1903. R. s. f. : trenchée, 1374.

TRENTE. Nom de nombre indéclinable (Triginta), 1410, 2544, 3781.

TRÈS. Adv. (Trans.) 1° Devant un autre adverbe, auquel il donne la force d’un superlatif : Si li truvez ki très bien les aiut, 781. Ferez, païen, car très ben les veintrum, 1535. Très ben le batent à fuz e à jamelz, 3739. ═ 2° Le sens du latin est mieux conservé, mais adverbialement, dans le vers suivant : Mort le tresturnet, très en mi un guaret, 1385. ═ 3° Très avec que, signifie « jusqu’à... » a. Avec un substantif : Tresqu’en la mer cunquist la tere altaigne, 2. Tresqu’en la mer, 685. Dès Besançun tresqu’ as porz