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NOTES ET VARIANTES, VERS 194

versaires y luttent autant de la langue que de l’épée, théologiens autant que soldats. Ferragus s’entêtant dans son paganisme, Roland le tue. (Ibid., f° 32-79.) Une grande bataille s’engage sous les murs de Pampelune, et Roland y prend part. Dans la mêlée brille le courage du jeune Isoré, fils du roi Malceris : Isoré est fait prisonnier, mais ne consent à se rendre qu’à Roland. (Ibid., f° 10-105.) Charles, cependant, veut faire mourir son prisonnier, contrairement à la parole donnée : Roland le défend énergiquement, et, de colère, se retire sous sa tente. Isoré est sauvé. (Ibid., f° 106-125.) Une nouvelle bataille commence, plus terrible que toutes les autres ; Roland est placé à l’arrière-garde ; (Ibid., f° 123-162.) C’est durant cette bataille que le neveu de Charles, au lieu de secourir l’Empereur en détresse, abandonne le champ de bataille et va s’emparer de la ville de Nobles, que les païens ont laissée sans défense. (Ibid., f° 162-213.) Lorsque Roland revient au camp, il est fort mal accueilli par son oncle, qui même le condamne à mort ; mais aucun des Pairs ne veut exécuter la sentence. L’Empereur alors frappe son neveu au visage, et Roland, indigné de cet affront, quitte le camp français pour n’y plus revenir de longtemps. C’est en vain que les Pairs adressent à l’Empereur les plus rudes remontrances et les pires injures. Lorsque Charles se repent de sa violence et envoie chercher son neveu, on ne peut plus le retrouver. Il est déjà trop loin. (Ibid., f° 213-221.) Où est Roland ? Il se dirige du côté de la mer, et s’embarque sans savoir où il va. Bref, il arrive... à la Mecque, près du roi de Perse. (Ibid., f° 221-232.) Or ce roi est en ce moment menacé par un voisin redoutable, le vieux Malquidant, qui lui a demandé sa fille en mariage. Mais la jeune Diones se refuse obstinément à épouser ce vieillard. Roland, qui d’ailleurs ne se fait pas connaître, s’écrie que rien ne révolte plus la loi de Dieu qu’un mariage forcé, et qu’il saura bien empêcher celui-là. Il lutte avec le messager de Malquidant, Pelias, et ne tarde pas à être vainqueur. C’est seulement au moment de le tuer qu’il lui crie : « Je suis Roland. » Mais il demeure encore inconnu à tous les autres. (Ibid., f° 232-254.) Cette victoire le met en lumière. Il devient l’ami du jeune Samson, fils du roi, et, s’il n’eût pas tant aimé la belle Aude, eût volontiers répondu à l’amour de Diones. Mais, d’ailleurs, il a de quoi s’occuper. Il s’est mis en tête de réformer tout ce pays et de lui donner une « administration à la française ». C’est à quoi il s’occupe longuement. Il fait mieux : il convertit toute la maison du soudan, et le roi lui-même. (Ibid., f° 254-271.) Mais il ne pense qu’à revoir Charles, Olivier et les barons français. On lui offre en vain le commandement d’une armée destinée à conquérir tout l’Orient. Il s’empresse de faire son pèlerinage au Saint Sépulcre, et s’embarque pour l’Espagne avec Samson et deux autres compagnons. (Ibid.,