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XXVIII

SÉPARATION

Les fêtes se prolongèrent, de jour en jour et de semaine en semaine ; chasses, spectacles, combats de bêtes féroces, réjouissances de toutes sortes, dans la ville et dans le palais, auxquelles d’ailleurs la reine et son hôte se mêlaient peu ; ils paraissaient quelques instants, puis s’éloignaient, avec un groupe de favoris. Leurs vraies fêtes, à eux, étaient d’être ensemble, sans trop de contrainte, entourés d’amis sincères qui, s’ils devinaient leur amour, ne les trahiraient pas. Bussy avait voulu revoir l’île du Silence et la chambre d’ivoire, éclairée par des étoiles de pierreries. Puis, la reine l’avait conduit sur l’emplacement du hangar où il avait été porté blessé. Sans déblayer tout à fait les cendres et les ronces, en grand secret, ils posèrent ensemble la première pierre d’un temple à Kama-Deva, qu’elle voulait faire construire là, dès qu’on le pourrait sans danger.

Quelquefois, ils s’amusaient à voir de jeunes pages,