Page:Gautier - La Conquête du paradis.djvu/395

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qué la reine, qu’il ne la vit plus en se retournant, une horrible douleur lui tordit le cœur, et, à son tour, il fut frappé par une crainte affreuse, il lui sembla que le vent qui passait lui criait à l’oreille : Tu l’as vue pour la dernière fois.

Il s’arrêta sans souffle, terrifié. Puis tout à coup, s’écria :

— Je ferai mentir cet affreux pressentiment, je ne l’ai pas vue pour la dernière fois.

Et il remonta la pente au galop.

Ourvaci était toujours à la même place, immobile. Elle l’aperçut, courut à lui, et, tandis que leurs chevaux se cabraient, dans une étreinte éperdue, ils échangèrent un baiser plein d’horreur et de délices.