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IV

MONSIEUR DE LA BOURDONNAIS

Kerjean poussa un cri de joie quand il vit revenir à Madras le marquis de Bussy.

— Dans quelle inquiétude m’avez-vous jeté ! s’écria-t-il, je me perdais en conjectures, sur cette absence prolongée. Enfin, grâce à Dieu, vous êtes vivant, et je n’ai pas à pleurer mon nouvel ami.

Bussy tendit la main à Kerjean avec effusion.

— Vous avez couru des dangers pourtant, reprit ce dernier en remarquant le bras en écharpe et la pâleur du jeune officier.

Le marquis, alors, lui raconta ses aventures, et Kerjean s’ébahissait, suivant la narration avec une sorte de fièvre.

— Si ce n’était de votre bouche que j’entends ce récit, dit-il lorsque Bussy se tut, ce serait à ne pas croire, tant l’aventure ressemble à un roman.

— Un roman trop tôt fini, dit le marquis avec un soupir. Maintenant, dites-moi, que se passe-t-il ici ?