Page:Gautier - La Conquête du paradis.djvu/66

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du conseil supérieur de Pondichéry, et la proposition qu’il me fait de manquer à la parole que j’ai donnée à messieurs les Anglais ; c’est pourquoi j’ai l’honneur de vous faire assembler pour savoir de vous, messieurs, si, ayant accordé une capitulation et arrêté des conditions en conséquence, je suis obligé de tenir ma parole d’honneur, soit que j’aie bien ou j’aie mal fait ? »


Réponse du conseil.

« Nous sommes tous d’avis que M. de La Bourdonnais doit tenir la parole qu’il a donnée à messieurs les Anglais.

« Fait en la chambre du conseil de guerre tenu ce jour, 2 octobre 1746. »

Suivaient les trente-trois signatures des membres du conseil.

Mais d’Espréménil en interrompit avec impatience la nomenclature.

— Votre conseil de guerre peut-il être juge entre le roi, son autorité et vous ? D’ailleurs, vous l’avez égaré par la façon dont vous l’avez interrogé. Demandez à de braves officiers s’il faut tenir une parole d’honneur donnée même à des ennemis, ils répondront : oui, sans hésiter. Mais essayez d’établir la question telle qu’elle devrait être, dites-leur : J’ai Madras à discrétion ; trois partis sont à prendre pour décider de son sort : garder la place, la raser, ou la rançonner. Le conseil supérieur de Pondichéry, le commandant de la côte de Coromandel, toute la nation me solli-