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Page:Gautier - La Peau de tigre 1866.djvu/235

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père, ayant découvert mon affreuse conduite, me lança un gros regard de menace, et me dit ces foudroyantes paroles, qui retentissent encore à mon oreille comme les trompettes du jugement dernier : « Tu périras sur l’échafaud ! » C’est ainsi que se décida ma vocation.



II

d’après la bosse


Hélas ! voici bien longtemps que je reproduis à l’estompe le torse de Germanicus, le nez du Jupiter Olympien, et autres plâtras plus ou moins antiques : à la longue, la bosse et l’estompe engendrent la mélancolie ; les yeux blancs des dieux grecs n’ont pas grande expression ; la sauce est peu variée en elle-même. Si ce n’était l’idée de contrarier mes parents, qui me soutient, je quitterais à l’instant cet affreux métier! Cela n’est guère amusant, d’aller chercher des cerises à l’eau-de-vie, du tabac à fumer et des cervelas pour ces messieurs, et de s’entendre appeler toute la journée rapin et rat huppé !