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XIV


LA CHASSE AU VOL


Quelques jours après la réception des ambassadeurs, vers la dixième heure du matin, l’heure du serpent, un jeune cavalier courait à toute bride sur la route qui conduit d’Osaka à Kioto.

À cette heure, la route est très encombrée ; bêtes de somme, colporteurs, hommes et femmes du peuple se croisent sur tout son parcours. Des paysans portent les produits de leurs champs dans les villes des environs ; ils se rendent à Fusini, à Yodo, à Firacca ; des marchandises de toutes espèces sont transportées d’Osaka à Kioto : du riz, des poissons salés, des métaux, du bois précieux, tandis que Kioto envoie à la ville du siogoun, du thé, de la soie, des vases de bronze et des objets laqués.

Le jeune cavalier ne se préoccupe nullement de l’encombrement, il rend les rênes à son cheval et l’excite de la voix ; d’ailleurs, la route est toujours libre devant lui, on s’écarte avec précipitation au