Page:Gautier - La sœur du soleil.djvu/267

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qui donna la tête de Sado à l’un des chefs debout près de lui. Toza peut me demander ce qu’il voudra, ajouta-t-il en s’adressant à l’envoyé, je ne lui refuserai rien ; mais il y avait un autre messager, que nous annonce-t-il ?

Le second messager s’avança à son tour et se prosterna.

— Une bonne nouvelle encore, maître, dit-il ; tes soldats ont pris Fusimi, et ils vont commencer l’attaque de Kioto.

En entendant ces paroles, le prince de Nagato, qui tenait toujours la main de Raïden, la lui serra avec une telle force que celui-ci faillit crier.

— L’attaque de Kioto ! Que signifie cela ? disait tout bas le prince avec épouvante.

— S’il on est ainsi, dit Hiéyas en se frottant les mains, la guerre sera bientôt finie. Une fois le mikado on notre pouvoir, Osaka tombera d’elle-même.

— Il faut sortir d’ici, dit le prince à l’oreille de Raïden.

— Justement Hiéyas congédie les messagers, dit Raïden.

Au moment où l’on souleva la draperie qui fermait la tente, une lueur rouge illumina le bois.

— Qu’est-ce donc ? demanda Hiéyas.

Plusieurs chefs sortirent de la tente ; on s’informa. Une grande flamme s’élevait du côté de la mer ; le vent l’activait et apportait un bruit de bois craquant et pétillant.

— Qu’est-ce qui peut brûler sur cette plage ? disait-on.

— Il n’y a pas de village de ce côté.

Les renseignements arrivaient.

Ce sont des bateaux, dit quelqu’un.