— Là ! là ! cria-t-il, rejoignez ce bateau, hâtez-vous !
Les rameurs précipitamment virèrent de bord. Mais il fallait faire un détour, les grands radeaux qui portaient les pièces d’artifice encombraient le passage. Lorsqu’on les eut dépassés on ne sut quel bateau poursuivre. Fidé-Yori n’avait vu que le visage de la jeune fille, il ne le voyait plus. La barque dans laquelle elle était passée, il n’avait pu apercevoir ni le nombre de ses lanternes, ni les couleurs de ses banderoles. D’ailleurs, il y avait à cet endroit un tel encombrement de bateaux de toutes formes, de toutes tailles, qu’il était presque impossible de se mouvoir.
Fidé-Yori tremblait d’émotion et d’inquiétude.
— Elle va m’échapper, disait-il ; après une si longue attente, la retrouver pour la perdre aussitôt !
— As-tu vu de quel côté glissait la barque ? demanda Ivakoura.
— Il me semble qu’elle remontait le fleuve.
— Eh bien, dirigeons-nous de ce côté ; elle n’a pas pu s’éloigner aussi vite. On est comme prisonnier ici ; nous la retrouverons.
Fidé-Yori reprit courage.
— Remontez le fleuve, dit-il aux bateliers.
Le jeune siogoun se penchait par dessus le rebord et regardait avidement. Quelques personnes le reconnurent. Un grand nombre de princesses de la cour, des seigneurs, des chefs de guerre, passèrent près de lui. Il revit sa mère et le général Harounaga ; mais le visage qu’il cherchait ne se montrait plus.
— Nous avons peut-être été trop vite, dit-il.
Ils revinrent en arrière, puis remontèrent de nouveau.
— La fête touche à sa fin ! s’écria tout à coup Fidé--