t-il, en voyant une ombre sur le front de Fatkoura.
— La souveraine me tient rigueur depuis ta dernière apparition ; je n’oserais approcher d’elle, ni envoyer vers son palais aucun de mes serviteurs.
— Il faut cependant que cet écrit soit en ses mains dans le plus court délai possible, dit Nagato, avec un imperceptible froncement de sourcil.
— Que faire ? dit Fatkoura, à qui n’avait pas échappé ce léger signe de mécontentement. Veux-tu me suivre chez une de mes illustres amies, la noble Iza-Farou-No-Kami ? Elle est en faveur en ce moment, peut être pourra-t-elle nous servir.
— Allons vers elle sans plus tarder dit le prince.
— Allons, dit Fatkoura avec un soupir.
La jeune femme appela Tika qui se tenait dans la salle voisine et elle lui fit signe de tirer un panneau qui s’ouvrait sur une galerie, longeant extérieurement le pavillon.
— Tu sors, maîtresse dit Tika, faut-il prévenir ta suite ?
— Nous sortons incognito, Tika, pour nous promener dans le verger ; en réalité, ajouta-t-elle un doigt sur les lèvres, nous nous rendons chez la noble Iza-Farou.
La suivante inclina la tête en signe d’intelligence.
Fatkoura mit bravement le pied sur la galerie, mais elle se recula vivement avec un cri.
— C’est une fournaise ! s’écria-t-elle.
Nagato ramassa l’éventail laissé à terre.
— Courage, dit-il, je rafraîchirai l’air près de ton visage.
Tika prit un parasol qu’elle ouvrit au-dessus du front de sa maîtresse et Nagato agita le large éventail. Ils se mirent en route, abrités d’abord par l’avancement